De belles histoires !

Voici une belle histoire telle qu'elle a été relatée à l'époque dans un article de presse locale.

Cette coupure de journal, soigneusement conservée, a été retrouvée récemment dans une boîte d'archives familiales. L'article est reproduit ici "in extenso".

L'acteur principal, élu culanais fort connu, est décédé depuis longtemps. Sa petite mésaventure en avait amusé plus d'un, à commencer par lui-même !

Pour ma part, j'étais "ado" à l'époque et j'ai bien connu cette histoire en direct ; il me reste seulement à déterminer la date exacte que je situe, une nuit d'hiver, autour de l'année 1960.

 

"LES GORGES DE L'ARNON BY NIGTH"

Les gorges de l'Arnon constitueront peut-être bientôt une curiosité touristique qu'il sera aisé de visiter. Ceci nous le pensons depuis que fut décidée la construction d'un pont sur l'Arnon près des Chetz, commune de Sidiailles, avec une route touristique reliant les deux rives.

Mais de là à songer à des visites nocturnes de ces gorges, il y a un grand pas … un pas aussi large que les gorges sont profondes. 

Et pourtant, c'est une bien curieuse aventure qui vient de se produire.

 

Un magistrat municipal de la proche région qui n'hésite jamais à aller de l'avant (mais pas tout de même à ce point …) se rendit tard mardi soir chez un cultivateur du hameau des Fougères, sur la commune de Sidiailles. C'est un lieu retiré, les chemins ne sont pas absolument parfaits en cette saison, et il faut reconnaître que l'on s'égare aisément dans ce secteur situé entre la route nationale de Culan à Boussac et les gorges de la rivière.

Sa visite terminée – et à une heure très avancée – cette personnalité repris sa voiture pour rejoindre son domicile. Il trouva un chemin qui lui paraissait devoir le ramener sur la route. Mais que se passa-t-il ? Toujours est-il qu'un instant plus tard il se trouvait au fond des gorges, tout près de la rivière, au "Moulin des Fougères", coin sauvage et à peu près inaccessible. En effet, jamais aucun automobiliste ne s'est risqué en ce lieu étant donné que le sentier est en bout de parcours très étroit, embroussaillé et se termine même sur les rochers.

Perdu à cette heure en un tel lieu, notre voyageur se résigna à terminer la nuit dans sa voiture, ce qui ne devait pas être particulièrement gai … ni chaud ! Et sa famille, évidemment, s'inquiétait très sérieusement. Quant au véhicule, il n'était pas question de le remonter autrement qu'avec l'aide d'un tracteur.
On se réjouit en pensant que cette odyssée s'est déroulée sans accident. Ceux qui connaissent les lieux en frémiront !

Le sympathique magistrat municipal pourra se vanter d'avoir inauguré les circuits "Gorges de l'Arnon, by nigth", mais il n'avait pas emprunté la bonne route !

 

Reproduit, le 3 février 2019

Jacques FRAULAUD

Dernières infos

                           Dates ! ... dates !!    1727 ! ... 1534 !!

Le Moulin des Fougères et son histoire suscitent toujours autant d'intérêt et c'est tant mieux.

Au cours de l'année 2016, un internaute qui travaillait sur l'arbre généalogique de sa famille (DEMAY) avait pu nous apporter un élément nouveau sur l'origine supposée du moulin : antérieure à la date de 1727. Jusqu'alors nous étions plutôt sur la 2ème moitié du XVIIIème siècle.

En effet, il avait retrouvé sur les registres paroissiaux de la commune de Sidiailles, "la naissance, en 1727, d'une certaine Margueritte DEMAY, fille du meunier du Moulin des Fougères".

 

Depuis, suite à des recherches aux archives départementales du Cher, notre historien local M. Michel GUILLEMAIN a trouvé un document faisant mention d'un "mollin" des Fougères avec la date de 1534 ! La famille AUMOYNE faisait fonctionner ce moulin.

Tout porte à croire qu'il ne s'agit pas du moulin (ruines) que nous connaissons, d'une construction apparemment plus récente. Mais nous pouvons en déduire que l'emplacement comptait déjà à cette date un moulin plus ancien.

Il reste cependant à déterminer les dates de construction de la digue qui "barrait" l'Arnon et du long bief que nous avons entrepris de dégager depuis quelques mois afin de le mettre en valeur.

 

En attendant de nouvelles découvertes, un grand merci à M. DEMAY et à M. GUILLEMAIN pour leurs contributions.

 

Le Président de la GC

Jacques FRAULAUD

Le Moulin à la fin du XIXème siècle

 Voici le document le plus ancien en notre possession, sur le Moulin des Fougères.

Texte tiré du « Recueil de Souvenirs » de Jean REGNIER, né en 1854, jeune instituteur rural de la IIIème République, en poste à Sidiailles de 1877 à 1882.

(source : CAHIERS D’ARCHEOLOGIE et d’HISTOIRE du BERRY, n° 42, de septembre 1975).

…………………………..

 

 
le moulin carte postale
 

Un jour, je me rendis dans un moulin situé sur l’Arnon, et dont on m’avait souvent parlé : le Moulin des Fougères.

Après avoir suivi un chemin assez mal entretenu et où on voyait la trace des roues de voitures, j’arrivais près des rochers qui bordent le cours d’eau.

J’entendais le tic-tac d’un moulin, mais je n’apercevais aucune construction.

M’étant avancé jusqu’au sommet des rochers, je vis à mes pieds une maison de peu d’importance qui ne pouvait être que le moulin que je cherchais.

Je descendis au fond de la gorge et je rencontrai le meunier qui venait à ma rencontre.

Il me fit visiter son moulin qui contenait une paire de meules et il m'expliqua, en me le montrant, le mécanisme qui existait.


La mouture qu‘il obtenait était des plus rudimentaires. Son travail consistait simplement à écraser le blé. Les clients auxquels il livrait ce produit obtenaient ensuite la farine en passant cette mouture dans de petits moulins-blutoirs installés chez eux.

Ce travail de meunerie était plus considérable qu’au temps où nos ancêtres broyaient les grains de blé sur une pierre creusée, à l’aide d’un pilon également en pierre, mais la mouture était la même.
Le moulin–blutoir* dont je viens de parler n’existait même pas partout et bien souvent j’ai vu passer la mouture sur un  tamis qui laissait échapper la farine un peu grosse tandis que le son restait dessus.
C’était là, en un mot, le travail exécuté par les moulins à vent que j’avais vus ailleurs.

Mais tout cela formait la partie la plus facile. Il s’agissait ensuite de conduire les sacs de farine chez les clients.

Or le moulin était inaccessible aux voitures qui, ainsi que les animaux, étaient remisées dans le haut.

J’interrogeai le meunier à ce sujet.

« Vous allez voir, me dit-il, à l’instant comment je procède pour sortir d’ici mes produits. »

Il fit alors sortir d’une écurie un âne gris sur le dos duquel il déposa un bât.

Il chargea ensuite la bête d’un sac plein qui fut conduit par un sentier tortueux jusqu’à la remise qui abritait les voitures et où se trouvait l’écurie des chevaux.

 le moulin carte postale 2

L’âne revenait ensuite au moulin chercher un autre sac, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il y eût en haut un nombre de sacs propre à former le chargement de deux voitures.

L’attelage partait alors, sous la conduite du meunier, dans les différentes maisons où la farine devait être livrée.

En voyant cette industrie si primitive, il me semblait que je revenais à mille ans en arrière, et je n’aurais pu croire que dans un même département on pût voir le même travail exécuté de si dissemblable façon.

La famille insista beaucoup pour me garder à dîner, mais il ne me fut pas possible d’accepter, tellement je craignais de ne pouvoir sortir de ce lieu si la nuit m’y surprenait.

Je promis de revenir un autre jour et je partis au plus vite en me demandant comment une famille pouvait passer sa vie dans un lieu si sauvage, en exécutant un tel travail.

 

*  bluter : séparer la farine des semoules et des sons à l’aide d’un tamis ou d’un blutoir.


  • La carte postale du moulin a été postée le 3 octobre 1905, à Châteaumeillant ; la destinataire, habitante de Neuvy Saint Sépulcre (36), l'a reçue le 4 octobre 1905, cachets des 2 Postes faisant foi.
  • La carte de la Vallée des Fougères a été postée en 1927 (?) à Culan, à destination de Paris.

Le Moulin des Fougères

Le Moulin des Fougères : tout le monde en parle, mais peu nombreux sont ceux qui le situent exactement et qui le connaissent, exceptés quelques pêcheurs téméraires qui, à la recherche de Dame Truite, s'aventurent dans les profondes Gorges des Fougères, sur la commune de Sidiailles.

Et pourtant, quel lieu merveilleux et sauvage !

Depuis décembre 2010, il est devenu propriété de la Gaule Culanaise.

Nous allons vous le présenter par le biais de quelques textes, cartes postales anciennes, dessins et photos actuelles.

Bonne découverte et belles parties de pêche à prévoir.

 

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Quelques personnages

Souvenirs de Jacques FRAULAUD

Il s'appelait Maurice GILLES ...


Je l'ai connu quand j'étais tout jeune enfant et il me reste ... quelques souvenirs.

Lui était déjà très âgé et, chaque jour, depuis Culan, il se rendait en voiture à cheval à son moulin des Fougères dont il était le propriétaire. Le moulin ne fonctionnait plus depuis de nombreuses années.

Certains y allaient pour la pêche ; un peu plus tard, j'ai fréquenté moi aussi les lieux en compagnie de membres de ma famille qui habitaient le hameau des Fougères.

Maurice y passait souvent la journée car il avait toujours à faire dans sa propriété.


Une fois, il n'est pas rentré comme à son habitude ... Son cheval avait vraisemblablement pris peur, s'était emballé et la voiture s'était retournée, au niveau du petit pont qui enjambe le bief.

C'est là qu'on l'a retrouvé, coincé sous le véhicule. Il était mort  ... à quelques mètres de son cher moulin !!

C'était le 15 mai 1951, il avait 82 ans.


Dans les années qui ont suivi, son fils Gérard qui tenait la scierie route du Châtelet a continué à sortir quelques "billes de bois" de la propriété grâce aux 2 énormes percherons MOUTON et ROBERT, menés de main de maître par P'tit Louis LUREAU. (Les vieux Culanais doivent se souvenir. Pour ma part j'étais fort impressionné par ces animaux ; nous habitions, à l'époque, tout à côté de l'écurie !).

Et puis la vallée et son moulin se sont endormis. L'arrière-petit-fils Christian a bien tenté d'entretenir le chemin d'accès et les alentours du moulin durant un certain temps mais finalement la nature sauvage a pris le dessus.


C'est donc une propriété, en partie à l'abandon, avec les ruines du moulin, que la famille MATHELY a vendu à la GAULE CULANAISE en décembre 2010.

Mais ...  dès janvier 2011, une nouvelle vie a commencé.